Ça parait curieux non ?
Tous les jours, nous vivons. Certaines expériences sont fluides et motivantes et d’autres sont une source de stress et sont inconfortables. Parfois lorsqu’on vit une situation difficile, le corps et l’esprit mettent en place des stratégies/des comportements pour assurer notre survie, pour nous permettre d’aller de l’avant. Sauf qu’avec le temps, notre environnement change, nous évoluons et même si à ce jour il n’y a plus de danger, nous continuons à fonctionner avec une certaine hypervigilance qui n’a plus lieu d’être. Et aussi, tout Changement peut générer du stress (peur de l’inconnu, peur de ne pas pouvoir tout contrôler, peur de risquer que ça devienne pire, …) et parfois le corps ou le mental peut estimer que l’effort du Changement n’en vaut pas la peine et qu’il préfère pour l’instant rester dans du connu.
En séance de kinésiologie, nous travaillons à identifier et conscientiser ces comportements de survie, de compensation ou d’anticipation. Nous aidons le corps à s’en libérer en créant la sécurité intérieure nécessaire pour lui permettre d’oser adopter un nouveau comportement plus adéquat au moment présent.
1) Premier exemple : une jeune femme de 17 ans vient en consultation car elle n’arrive pas à faire du tri dans ses affaires. Elle garde toujours tout et a une peur bleue de jeter quoi que ce soit. Elle se demande ce qu’elle risque de jeter un jeans qui ne lui va plus, elle se dit qu’elle ne risque rien, au pire elle en rachète un à sa taille, mais c’est quand même toujours inimaginable pour elle. En creusant, nous avons révélé que lorsqu’elle avait 6 ans, sa famille a prévu de déménager et un jour qu’elle était à l’école, ses parents ont fait un très gros tri dans sa chambre qu’elle partageait avec sa sœur. Donc en rentrant, cette petite fille découvrait qu’une partie de ses jouets et affaires manquaient. C’était un choc. Mais dans le rythme du moment et entendant ses parents lui répéter que sa tristesse n’était rien et qu’il fallait aller de l’avant, la petite avait enfoui ses émotions profondément car ils n’avaient pas leur place à ce moment-là dans la famille. En réalisant ça, la jeune femme a eu un flot de tristesse et de larmes. Nous avons entendu et laissé la place à cette émotion. Une fois quelques équilibrations faites, la cliente est repartie à la maison sereine et consciente que dès à présent, c’est elle qui décidera de ce qu’elle aimerait donner plus loin ou bien garder en toute sérénité. Le corps ici, a permis de se souvenir du choc passé jusqu’au jour ou la cliente prendrait le temps pour accepter que la situation a été difficile pour elle et laisser vivre l’émotion liée.
2) Deuxième exemple : un homme de 55 ans et marié, vient en consultation car il a mal au dos. En explorant la thématique, nous réalisons qu’il a mal au dos depuis le décès de sa maman, il y a 4 ans. Sa maman était une personne très attentionnée et aidait souvent son fils dans divers domaines de vie (elle s’inquiétait souvent pour lui et téléphonait régulièrement pour prendre des nouvelles et proposer son aide). Seulement, quand elle est partie, le client a ressenti un grand vide affectif (malgré sa situation de couple stable depuis plusieurs années). Le corps a ressenti un vide et un manque. Quand j’ai demandé quel était l’avantage de cette douleur chronique, le client m’a d’abord répondu « aucun ! » sans hésitation. Et en y réfléchissant, nous réalisons que son épouse porte plus d’attention à lui et semble plus soutenante et aidante à son égard d’après le client. Donc ici nous voyons clairement pourquoi le corps a autant de difficulté à laisser aller ses tensions et ses douleurs alors qu’il y voit tant d’avantages de les garder. Le travail était donc de renforcer son attention vis-à-vis de lui-même, cultiver une relation un peu différente avec son épouse et accepter d’augmenter son autonomie affective.
3) Troisième exemple : une enfant de 5 ans qui a une sensation d’étouffement, et de manque d’air, de confiance et de fatigue lorsqu’elle doit aller dans une nouvelle étape/environnement. Dans l’anamnèse nous notons qu’elle est née par césarienne car elle avait le cordon autour du cou. La naissance n’a donc pas pu se faire par voie basse, puisque chaque fois que le bébé et la maman poussaient pour l’amener à la sortie (et donc le début d’une nouvelle étape de vie), le bébé s’étouffait, manquait d’oxygène et s’épuisait. La mémoire cellulaire, le corps, ici a un souvenir d’un vécu traumatisant, où il a été en mode survie pendant quelques minutes jusqu’au moment de l’intervention. Il a dès lors gardé ces symptômes comme « réflexe de survie » qui ressurgissent dans des situations qu’il perçoit comme similaires (rentrée scolaire, c’est-à-dire quitter l’environnement cocon de maman, quitter le nid à l’âge adulte, etc). Ici, il s’agit de dire au corps qu’il est en vie et que l’environnement est différent et qu’il a toutes les compétences pour aller au bout de son étape de manière sécuritaire et confortable.
Pour résumer, le corps préfère parfois garder son stress pour plusieurs raisons :
Garantir la survie de la personne (une peur est forme de protection)
Permettre au corps de se souvenir d’un évènement mal vécu
Le stress est devenu « confortable » car il est connu et/ou mis en sourdine
Le Changement représente parfois un plus grand stress que le stress de base lui-même.
Et vous, quels avantages voyez-vous à garder vos symptômes, angoisses et tensions/douleurs ? Voyez-vous des exemples dans votre famille ou entourage de ce type de mécanisme ? Racontez-moi !
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𝐉𝐌 𝐊𝐢𝐧𝐞𝐬𝐢𝐨𝐥𝐨𝐠𝐢𝐞
Jennifer Gaillard-Malherbe
Thérapeute agréée ASCA et APTN
Ch. des Collines 2b - 1950 Sion
Séances sur rdv au 078 878 23 37
ou sur www.jmkinesiologie.com
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